La racine du problème des marins pêcheurs, c'est le prix du carburant dû à la fin du pétrole à prix modique d'une part, et le faible cours du poisson à cause d'un marché très bien approvisionné.

Une fois que ce constat est fait, on peut réfléchir pour trouver des adaptations à ces deux réalités.

La réduction de la part des dépenses en carburant passe par l'utilisation de bateaux moins gourmands, et pourquoi pas redonner au vent le rang d'énergie principal, bref, pourquoi ne pas revenir au bateau à voiles ? La motorisation ne devrait servir uniquement d'appoint pour les manœuvres intra-portuaires et les d'urgence.

Concernant le prix du marché, on ne peut le monter qu'en diminuant l'approvisionnement, autrement dit, en réduisant l'effectif total des pêcheurs. On n'a pas besoin de s'occuper outre-mesure de la concurrence étrangère, car le prix du transport, intimement lié au prix du carburant, va lui aussi devenir prohibitif, limitant mécaniquement la concurrence.

Ainsi, à terme, le poisson redeviendra un produit moins accessible, donc plus cher, ce qui permettra aux flottes restantes de subvenir à leurs besoin.

Bien évidemment, il y aura des perdants : d'une part les marins-pêcheurs qui n'auront pas été retenus pour cette évolution, et les consommateurs modestes, qui devront au mieux se contenter de produits de qualité médiocre, d'un point de vue nutritionnel.

Il y a près d'un an et demi, j'ai eu trente ans. C'est aussi à ce moment que, par le hasard des sites d'informations que je consulte régulièrement −Slashdot−, je me suis demandé pourquoi les créationistes s'acharnaient ne pas reconnaître la théorie de l'évolution formulée par Darwin, et étayée depuis par de nombreuse preuves scientifiques.

Jusqu'alors, en tant que chrétien, j'avais décidé de considérer la création du monde décrite par la Genèse comme un récit symbolique de la réalité : pour Dieu, 7 jours, ou 14 milliards d'années −l'âge approximatif attribué à l'Univers−, c'est la même chose.

Plus généralement, je partais du principe que la Bible était la vérité, tout en assumant le fait de ne pas être d'accord par endroit, escomptant le pardon en regard de ma foi absolue en Jésus-Christ.

Mais en creusant cette question de l'évolution, j'ai découvert la raison pour laquelle les créationnistes détestent la théorie de l'évolution : si on considère que la théorie de l'évolution est vrai, alors il n'y a jamais eu de jardin d'Éden, et alors il n'y a jamais eu de péché originel, ni de malédiction divine. Et donc la quête du pardon divin que représente Jésus-Christ devient vaine, car sans objet.

Il y avait désormais beaucoup trop d'incohérences entre la Bible et ce que je voulais bien en accepter. J'ai donc du me résoudre à renoncer à ce qui m'a porté et soutenu pendant plus de dix ans. Il était hors de question de prendre un autre culte, car je considèrais que le Christ est le seul valable.

J'ai laissé la réflexion se faire lentement et vers la fin du mois de mars j'esquissais les dernières réflexions qui font de moi un athée.

Peu après je suis tombé sur le livre de Richard Dawkins, Pour en finir avec Dieu, aux éditions Robert Laffont, ISBN 978-2-221-10893-2. Ce livre a achevé ma réflexion en nommant certains des concepts auxquels j'avais abouti.

Cet article est à priori le dernier où, en tant qu'athée, j'écris sincèrement Dieu et la Bible avec une majuscule, et où je qualifie sincèrement Jésus de Christ. Je les place désormais au même rang que les dieux gréco-romains et leur mythologie.