Parce que c'est très marrant de critiquer les majors, mais que ce n'est pas constructif, j'ai cherché pour eux un modèle économique qui tienne compte des réalité du monde. Mes hypothèses sont les suivantes :

  • Malgré les efforts méritoire des politiques bienveillants à leurs égard, le flicage des clients des fournisseurs d'accès à Internet −autrement dit les internautes− se révèlera être un flop, soit parce que les législation ad hoc n'aboutirront pas, soit parce que les internautes seront toujours plus malins.
  • Corollaire de ce qui suit, et eu égard à l'image négative qui leur colle à la peau, les résultats commerciaux seront toujours en deça des attentes. Donc de toutes les façons, il y aura moins de moyens.

Une nouvelle segmentation du marché

Indépendamment de la nature du produit culturelle, je distingue trois population, classées par ordre croissant du prix acceptable pour un produit culturel :

Les pompes
Cette population ne dépense rien, soit qu'elle n'en a pas les moyens ou qu'elle refuse de payer.
Les consommateurs
Cette population achète plus ou moins régulièrement, si on lui en donne la possibilité, et si elle en perçoit la justification.
Les amateur éclairés
Cette population est prête à mettre le prix pour acquérir plus ou moins régulièrement un produit de très grande qualité.
Plus personne ne voudra de DRM et autres vérouillage géographiques.

Une nouvelle segmentation de l'offre

A chaque population va correspondre une offre ciblée. Le principe est de fournir toutes les populations, mais celles prêtes à payer bénéficieront de produits de meilleures qualité. De plus, on n'utilisera aucun DRM ou vérouillage géographique.

Offre gratuite, qualité VHS/radio
L'idée sous-jacente de cette offre, c'est de devenir la source de référence des fichiers musicaux et vidéos qui s'échangent via internet. Ces fichiers de qualité "passables" mais légaux et gratuits contiendront des informations permettant de se procurer des versions de meilleure qualité contre paiement. Les fichiers sonore seront encodé en 44.1 khz et 128bits, les vidéos seront dans une résolution comparable à la VHS, en version originale, avec des fichiers annexes pour les sous-titres.
Offre à prix modique, qualité CD/DVD
Pour le prix d'un euro de l'heure de vidéo ou les 5 minutes de musique, les gens prêts à payer pour une meilleure qualité mais sans se ruiner auront accès à des fichier permettant de graver un CD ou un DVD, et imprimer le livret et la jacquette. Pour une dizaine d'euros, on pourra commander un package classique avec un CD/DVD pressé et un livret et une jacquette imprimé en quadrichromie le tout dans un boîtier. Les DVD pourront contenir un ou plusieurs doublages
Offre à prix élevée, qualité audiophile/haute définition
Pour une somme pouvant aller jusqu'aux centaines d'euros, le client exigeant disposera d'un média très haute fidélité. Pour le son, pistes sonores hautes résolution, large spectre, voire analogique, et multicanal, pour restituer l'ambiance d'une salle de concert, d'un orchestre philarmonique, et restituer fidèlement toutes les nuances, du pianissimo au fortissimo. Pour la vidéo, une haute résolution, un profil de couleur pour écrans calibré, des doublages, et des bonus dignes de ce nom. Enfin, le tout sera packagé dans un véritable écrin.

Les effets prévisibles possibles

L'offre sera plus restreinte, voire pauvre.

Le retour sur investissement des produits culturels restera modeste. Mais ceux qui fonctionneront seront de grande qualité, artistique ou économique.

Le manque de moyens va mener à l'augmentation de la production de courts-métrages.

Le spectacle vivant (théatre, concert), par nature moins facilement captable sur un média, va retrouver un certain engouement.

En arrêtant de battailler contre leurs clients, les éditeurs retrouveront une image positive.